Elina Kechicheva

Photography – Paris

Voyage au Panama

On ne trouve pas de chapeaux à Panama, du moins pas qui seraient fabriqués comme le voudrait la légende sur cette terre qui fait office de point de jonction entre l’Amérique Centrale et celle du vrai Sud. On en trouve mais ils sont tous, pour les meilleurs du moins, fabriqués en Equateur. Mais il y a tant d’autres choses ; dans une ambiance qui ferait de ce petit pays une sorte de Suisse de l’Amérique Centrale et du Sud – du coup c’est bien moins flippant que le Guatemala, enfin … pour ceux que le Guatemala ferait frémir. On se rend sur la côté caraïbe à l’ancienne et fascinante Portobello, vers la frontière colombienne au sud déversant ses marécages impossibles à traverser pour qui n’est pas trafiquant ou contrebandier, ou bien au Nord, à la frontière avec le Costa Rica et ses montagnes à café, sa végétation dense et ses pluies tropicales ou bien encore plus au centre, sur la côte pacifique vers Pedasi et ses repaires de surfeurs… Le Panama, qui doit s’allonger sur 1000kms à peine, n’en finit pas de satisfaire nos pulsions les plus romantiques sans pour autant nous faire sombrer vers le côté obscur de la Force : qu’on appelle aussi Faiblesse, Ténèbres. C’est un songe éveillé qui, sauf facteur X, ne virera jamais au cauchemar comme ce peut être le cas partout en Amérique, sauf peut être en Alaska et à Casco Viejo, la partie haute et âgée de la Capitale qui mérite encore d’être visitée pour ses vestiges, l’improbable American Trade Hôtel, exemplaire avec son bar à Jazz transpirant presque encore les volutes de cigares d’avant Castro, ses maisons en ruine, sa vue à triple angulaire aveuglant, sa taille microscopique, ses dealers qui flirtent encore, en traînant les pieds, dans les parages avec la complaisance d’une police docile ; bref il convient de voir tout cela qui est en train de sse dysneylandiser à la vitesse du prochaine Tgv Paris-Bordeaux. Alors que la nouvelle ville aura sans doute égalée Miami dans les années à venir, nulle doute que les métamorphoses géopolitiques de notre époque, et, dans cette partie-là du monde, auront tôt fait de transformer cette capitale, ce pays, en une autre entité qu’on aura peine à assimiler à l’ancienne, celle dont les oripeaux n’auront plus d’odeurs, à peine une image et pour beaucoup sans doute par celle du souvenir !

Je tiens ici à remercier un ami. Olivier Weisse, dernier grand agent de voyages parisien et gentleman que Graham Green ou Malcom Lowry auraient adoré fréquenté. C’est avec lui que j’entreprends une grande partie de mes voyages et c’est un fan assidu de la première heure du Cabinet.

Weisse Voyages, The Incredible, 5, rue de la Fidélité, 75010, Paris.
Tél : +33 1 45 23 24 25 / www.weissevoyages.com

Special thanks alors to Aurora and Florian Spoerlein !